Un marché en plein développement :

Le 10 décembre dernier, les Sénateurs ont adopté deux amendements au projet de loi sur la consommation visant à faciliter la vente de lunettes et de lentilles sur Internet.

Un marché en plein développement :

En autorisant n’importe quel investisseur à s’installer comme opticien, à condition de recruter un opticien diplômé, et en demandant aux ophtalmologistes d’inscrire sur l’ordonnance, en plus de la correction, l’écart pupillaire du patient (jusqu’à présent les sites Internet devaient se contenter d’une photo pour faire le calcul de l’écart pupillaire), les deux mesures votées par le Sénat le 10 décembre dernier ont pour but de faciliter l’achat de lunettes sur Internet.

L’avantage pour les acheteurs, c’est le prix, qui peut être divisé par 5 par rapport aux tarifs habituellement pratiqués en magasins. En revanche, ce modèle de vente n’est pertinent que pour des corrections faibles. Et pour cause, plus la correction est forte et complexe, plus la précision du centrage des verres est importante, et les technologies actuelles ne permettent pas d’assurer cette précision sans le patient.

Conscient de cette problématique, un nouveau système de vente est proposé : après avoir acheté en ligne vos lunettes non montées, vous avez désormais la possibilité d’effectuer les mesures et le montage de vos verres chez un opticien travaillant en partenariat avec le site internet. Cette solution apporte une plus grande précision dans le centrage des verres pour les corrections allant jusqu’à 10 dioptries, y compris pour les verres progressifs. Pour les corrections supérieures à 10 dioptries, vous devrez continuer à vous rendre chez votre opticien habituel ou proche de votre domicile.

D’après le gouvernement, l’ouverture de ce marché devrait générer une baisse des prix de 20%, et donner un accès aux lunettes aux millions de Français qui renoncent aux soins d’optiques faute d’une complémentaire santé, ou à cause de leur complémentaire santé qui couvre mal les frais d’optique. Si ces deux amendements sont une bonne nouvelle pour les particuliers, les opticiens ne croient pas trop au succès de l’Internet dans ce domaine, ce qui ne les empêche pas de redouter un recul de 5% à 10% du marché des lunettes de vue, au cours des deux prochaines années.